Anthony Davidson fait ses adieux au FIA WEC au terme d’une carrière fantastique
Anthony Davidson mettra un terme à ses 22 ans de carrière professionnelle à Bahreïn ce week-end, ponctuant également une histoire d'amour avec la course d’endurance qui l'a vu remporter ses plus grands succès sportifs.
En 2003, Davidson était entièrement plongé dans ses essais de Formule 1 pour l'équipe BAR Honda F1, après avoir effectué ses débuts en F1 au Grand Prix de Hongrie 2002.
L’endurance n’entrait pas vraiment dans ses plans, mais aux 24 H Mans 2003, au volant d’une Ferrari 550 GTS engagée par Prodrive, il fit équipe avec l'ancien champion britannique de F3 Kelvin Burt et avec Darren Turner, un autre débutant dans la discipline.
Davidson était au volant de la Ferrari lorsque qu’une défaillance mécanique l’envoya violemment contre les rails de sécurité, au bout de la ligne droite des Hunaudières, à Mulsanne. Une partie du circuit qui est revenue le hanter quasiment dix ans plus tard.
Ce fut une introduction brutale à la course d'endurance, et tandis que Davidson reprenait son rôle de pilote d’essai chez BAR, sa quête d'endurance allait bientôt être relancée.
C’était en 2009, alors que son aventure avec l'équipe Super Aguri F1, soutenue par Honda, touchait à sa fin. Son retour au Mans s’est également fait aux côtés de Darren Turner au volant d'une des fameuses Lola V12-Aston Martin LMP1. Mais ce n'est que l'année suivante qu'il entra en ligne de compte pour la victoire finale dans la Sarthe.
P3 yesterday in the #6HBahrain with my team-mates @RobGonzalezV & @afelixdacosta.
— Anthony Davidson (@antdavidson) October 31, 2021
One more to go…which I’ve decided will also be my final race as a professional racing driver. It’s been an incredible and unforgettable journey and I thank all those involved along the way pic.twitter.com/2Sud9d6Qpu
Avec Peugeot Sport, Davidson a prouvé qu'il était l'un des meilleurs pilotes de voitures de sports de l'ère LMP1, décrochant une quatrième place au Mans en 2011 aux côtés d'Alex Wurz et de Marc Gene.
Lorsque Peugeot quitta la discipline de manière inattendue à l’aube de l’exercice 2012, Davidson fut rapidement récupéré par Toyota pour son grand retour dans la discipline après l’intermède de 1999.
Le champion britannique s'est immédiatement intégré au team, mais ses débuts pour le constructeur nippon furent marqués par son terrible accident lors des 24 Heures du Mans 2012, à nouveau à Mulsanne.
Le contact avec une Ferrari GT expédie sa Toyota TS030 Hybrid dans les airs avant qu'elle ne s'écrase à nouveau sur le tarmac avant de s’immobiliser sur une barrière de sécurité. Avec une double fracture au niveau des 11e et 12es vertèbres, le pilote britannique entame une longue convalescence.
Quasiment rétabli fin 2012, Davidson pu monter sur le podium, lors de son retour à la compétition, à domicile à Silverstone en avril 2013.
Avec ses équipiers Stéphane Sarrazin et Sébastien Buemi, il a obtint une belle deuxième place au Mans avant de remporter sa toute première victoire en FIA WEC lors de la finale de la saison à Bahreïn.
En 2014, la nouvelle Toyota TS040 Hybrid a dominé les débats avec des victoires pour Davidson, Buemi et son nouvel équipier Nicolas Lapierre à Spa, Silverstone, Fuji et Shanghai pour décrocher les titres FIA WEC des pilotes et des constructeurs.
Ce fut la meilleure saison de Davidson en termes de résultats, mais les 24 H du Mans lui échappèrent cette année-là, Audi arrachant la victoire à Toyota dans la Sarthe.
Davidson semble même maudit au Mans, et même de manière un peu cruelle lorsqu’en en 2016, il voit son équipier Kazuki Nakajima alors leader, s'immobiliser à quelques mètres seulement de la ligne dans l'avant-dernier tour.
L’année suivante, pour sa dernière campagne avec Toyota, Davidson, a réalisé statistiquement sa meilleure saison en FIA WEC. Cinq victoires à Silverstone, Spa, Fuji, Shanghai et Bahreïn auraient normalement été suffisantes dans n'importe quel autre exercice pour remporter le titre. Pourtant, une fois encore, des ennuis au Mans lui coûtent le titre face ainsi qu’à ses équipiers Buemi et Nakajima. Porsche empoche la mise avec une victoire de moins, mais plus de points récoltés par leur sacre dans la Sarthe.
Un nouveau défi se présente à lui en 2018 avec Dragonspeed LMP2 avant que deux saisons au sein de l'équipe JOTA ne lui apportent des victoires à Shanghai et Portimao, au terme d’une collaboration fructueuse avec Roberto Gonzalez et Antonio Felix da Costa.
En dehors du paddock du FIA WEC, Davidson est également un consultant très respecté chez Sky Sports lors des retransmissions télévisées des Grand Prix de F1. De plus il occupe un poste de développement et de simulation chez Mercedes F1, soulignant une polyvalence unique.
Réfléchi, populaire et engagé, Anthony Davidson sera une personnalité très attendue dans le paddock du FIA WEC la saison prochaine.
L'ensemble de la famille du FIA WEC remercie Anthony pour les services exceptionnels rendus à la discipline depuis toutes ces années et lui souhaite, ainsi qu'à sa famille, un avenir heureux et prospère.
Écrit par Sam Smith
