Cinq questions avant les 6 Heures de Fuji 2023
Voici cinq grands sujets de discussion à l'approche des 6 Heures de Fuji, l'avant-dernière manche du FIA WEC de cette saison...
1. Toyota peut-elle dominer à domicile pour la neuvième fois
S'il y a bien une chose qui a été constante aux 6 Heures de Fuji au fil des ans, c'est que Toyota a su enthousiasmer ses fans et s'imposer dans son propre jardin.
Huit victoires en neuf tentatives sur le Fuji Speedway, c'est sensationnel. En effet, ils n’ont été battus qu’en 2015 par Porsche, lorsque Timo Bernhard, Mark Webber et Brendon Hartley ont triomphé au volant de l'emblématique
919 Hybrid.
Cela n'a pas toujours été facile, mais ils sont toujours restés sur la plus haute marche depuis. Sébastien Buemi tentera même de battre son propre record en remportant une cinquième victoire après celles de 2014, 2017, 2019 et 2022. S'il y parvient le week-end prochain, il battra, au passage, le record du FIA WEC établi par Kazuki Nakajima, qui s’est imposé en 2012, 2013, 2017 et 2019, les deux dernières fois avec Buemi dans l’équipe de la voiture n°8.
Et comme si tout cela n'était pas encore suffisant en termes de bons présages, il faut savoir que l'histoire des victoires de Toyota au 6 Heures de Fuji remonte à la toute première course de ce type qui s'y est déroulée en 1967. Yoshio Otsubo et Shihomi Hosoya avaient alors triomphé au volant d'une Toyota 2000GT.
2. La Toyota n° 7 peut-elle dépasser la n° 8 dans la course au titre ?
Après le Mans, lorsque Kamui Kobayashi a abandonné sa Toyota GR010 Hybrid Hypercar endommagée au bord de la ligne droite de Mulsanne, il semblait que la course au titre de cette saison était terminé pour lui, comme pour ses équipiers Jose-Maria Lopez et Mike Conway.
Un mois plus tard, alors qu'ils célébraient leur victoire aux 6 Heures de Monza, tandis que la voiture n°8 devait se contenter des points de la 6e place, la lutte pour le titre semblait complètement relancée.
Conway, Kobayashi et Lopez ont réalisé une superbe course en Italie, le mois dernier, non pas pour vaincre Ferrari, mais pour insuffler un nouvel espoir de renouer avec les succès des championnats du monde 2019-20 et 2021.
À l'arrivée à Fuji, ce sont eux qui ont le vent en poupe. Ils peuvent également se rappeler les bons souvenirs de 2018 lorsqu'ils ont gagné à domicile (Conway et Kobayashi ont également gagné en 2016, mais avec Stéphane Sarrazin lors d'une rencontre mémorable).
Avec 23 points d'écart entre les voitures Toyota, tout reste à faire, surtout avec des points bonifiés en jeu lors de la finale de la saison, les BAPCO 8 Heures de Bahreïn, en novembre également.
Attention néanmoins à Ferrari ! James Calado, Antonio Giovinazzi et Alessandro Pier Guidi comptent également 92 points, soit le même total que Conway, Kobayashi et Lopez. Même si c'est la première fois que la nouvelle Ferrari 499P se rendra à Fuji et à Bahreïn, elle reste dans la course au titre.
3. Peugeot sur sa lancée ?
Jean-Eric Vergne, pilote de Peugeot TotalEnergies, a qualifié la troisième place obtenue avec ses équipiers Paul di Resta et Mikkel Jensen à Monza de « véritable récompense pour le travail accompli ».
C'est un euphémisme de la part du Français qui, comme toute l'équipe de Peugeot TotalEnergies, a dû se creuser la tête au cours des 12 derniers mois après la naissance difficile de l'hypercar Peugeot 9X8.
Il serait juste de dire que tout le paddock était heureux que Peugeot monte pour la première fois sur un podium du FIA WEC à Monza.
La question qui se pose maintenant est de savoir si elle peut maintenir cette forme et s’offrir un tremplin vers 2024 à la faveur des deux dernières courses de la saison. Cela donnerait à la marque au Lion une raison de se réjouir, la bonne nouvelle étant que la n°94 s'est très bien comportée l’année dernière lors de ses premières heures de course à Fuji, où elle a terminé troisième et semblait prête à monter sur le podium jusqu'à ce qu'un problème de circuit hydraulique intervienne.
4. WRT peut-elle alléger la pression sur le titre ?
Depuis la première course de la saison à Sebring, la régularité de Robert Kubica, Rui Andrade et Louis Deletraz a toutes les caractéristiques d'un défi pour le titre en 2023.
Ils y ont terminé à une quatrième place un peu décevante. Mais à partir de Portimão, ils ont toujours été une menace, avec une troisième place au Portugal avant une brillante victoire à domicile pour l'équipe WRT à Spa à la fin du mois d'avril.
Ils ont ensuite terminé deuxièmes au Mans, puis troisièmes à Monza le mois dernier. A deux courses de la fin, tout cela les place provisoirement en tête du championnat LMP2 avec 10 points d’avance sur Jakub Smiechowski, Fabio Scherer et Albert Costa, le trio lauréat au Mans.
C'est une mince avance, mais le trio formé par Kubica, Andrade et Deletraz est le plus fort depuis le début de la saison, malgré quelques frustrations liées à la mise en place des pneus dans les bonnes fenêtres.
Alors que l'équipe d'Inter Europol Competition a prouvé qu'elle pouvait se battre pour le titre, le duo United Autosports composé de Frederick Lubin et Phil Hanson est toujours en lice, à 28 points du trio de tête WRT.
United a connu une course difficile à Fuji en terminant 5e et 7e. Mais après une course frustrante à Monza, ils seront désireux montrer un meilleur visage et se relancer dans la course au titre.
5. Un Grand Chelem pour Corvette ?
Après avoir décroché le titre LMGTE Am à Monza, Ben Keating, Nicolas Varrone et Nicky Catsburg de Corvette Racing auront les yeux rivés sur une quatrième victoire de la saison à Fuji pour s'assurer d'avoir la possibilité d'égaler le record de victoires dans l'histoire de la catégorie.
Cela s'est produit en 2016 et en 2018/19, lorsque les Aston Martin n°98 et les Porsche Dempsey Proton n°77 ont remporté cinq victoires chacune. Cependant, en 2016, il y avait neuf manches du FIA WEC et avec une de moins pour la campagne 2018-19, si Corvette Racing remporte cinq victoires cette saison, il s'agirait du meilleur ratio LMGTE Am de toute l’histoire du FIA WEC.