Lotterer : « J'espère pouvoir vivre d'autres victoires au Mans ! »
Triple vainqueur des 24 Heures du Mans, couronné lors de la première saison du WEC en 2012, redoutable compétiteur et vainqueur en Super Formula, Andre Lotterer a connu moultes choses, mais celle-ci est loin d’être finie et s’annonce encore prometteuse.
Leader du championnat FIA WEC 2024 avec ses équipiers Laurens Vanthoor et Kevin Estre chez Porsche Penske Motorsport, le pilote de 42 ans est aujourd'hui l'un des vétérans de l’endurance. Et il est tout à fait à l'aise dans sa position.
« Je pense que si je regarde en arrière, ce que mes parents ont fait pour moi, tous les sacrifices que mes proches ont consentis pour que je réussisse, c'est quelque chose dont nous pouvons tous être fiers et qui en valait la peine », confie-t-il à fiawec.com.
« Vous pouvez considérer comme acquis le fait que les gens investissent dans un enfant de 12 ou 13 ans, en créant des dettes, et que le fait que vous ayez réussi votre carrière est déjà en soi une raison d'être heureux. Tout le reste est bien sûr au top et j'espère pouvoir vivre d'autres victoires au Mans. »
Lotterer aime se remémorer ses exploits, mais il regarde aussi vers l'avenir. Celui que fêtera ses 43 ans cette année, est loin de considérer l’âge comme un obstacle à de nouveaux succès dans le dernier chapitre de sa brillante carrière sportive.
« La première victoire au Mans et la façon dont elle s'est dessinée ont été épiques », se souvient-il, en repensant à sa victoire en 2011 aux côtés de Benoît Tréluyer et Marcel Fässler. « Mais aussi, ce que j'ai fait au Japon, vous savez, j'y suis allé pour une saison et finalement j'y suis resté 15 ans ! »
« J'ai juste essayé de regarder en arrière et d'être satisfait. Mais vous savez, les pilotes de course, vous en voulez toujours plus, peut-être que j'aurais pu faire ceci ou cela, mais parce que notre esprit veut toujours être compétitif et atteindre plus, vous allez peut-être envisager d'autres opportunités. »
« Je ne me suis pas fixé d'âge (pour prendre ma retraite). Il y a dix ans, je pensais que je prendrais ma retraite à 45 ans. Mais ce que je sais, c'est que si je suis encore rapide et bon à 45 ans, pourquoi ne pas continuer ? »
Le Jacky Ickx du XXIe siècle ?
Il existe plusieurs similitudes entre Lotterer et Jacky Ickx, l'un de ses héros. Tous deux ont grandi en Belgique, tous deux ont remporté de nombreuses victoires au Mans et tous deux font preuve d'un sang-froid sans faille dans leur manière d'agir, de réussir et de s'engager avec les gens dans les paddocks du monde entier.
Pourtant, Lotterer n'hésite pas à minimiser les similitudes et reste, comme toujours, humble lorsqu'il s'agit d'évaluer son idole, véritable monument de l’histoire de l’endurance.
« Je ne sais pas si je peux accepter cette comparaison, car qu'il est tellement grand, charismatique et légendaire », souligne Lotterer. « C'est pourquoi je me sens très honoré de pouvoir m'approcher de lui. Lorsque je l'ai rencontré pour la première fois au Mans il y a quelques années, je lui ai dit : "J'ai grandi en Belgique et je suis un de vos plus grands fans". Puis, avant même que je m'en rende compte, nous allions dîner ensemble lorsque j'étais en Belgique, puis nous nous croisions à Monaco. J'ai beaucoup de temps pour Jacky en tant que personne, mais je respecte aussi tellement admiratif de sa carrière, de sa polyvalence et de ce qu'il a accompli. Mais aussi, en tant que personne, c'est un être humain assez impressionnant ».
Ce respect et cette vénération pour Ickx, vainqueur au Mans en 1969, 1975, 1976, 1977, 1981 et 1982, se sont traduits par un bel hommage de Lotterer au maître de l'endurance, début mai, lors des TotalEnergies 6 Heures de Spa-Francorchamps.
« J'ai couru sous ses couleurs avec un casque qui ressemble au sien, avec du bleu et mon design sur les lignes blanches. Je lui ai dit que je le ferais. C'est bien d'avoir eu son soutien ».
Lotterer sera au rendez-vous pour les 24 Heures du Mans, quatrième manche du FIA WEC, qui se dérouleront les 15 et 16 juin.