Robert Kubica : « Je suis adepte de la vieille école »

Si vous voulez savoir à quoi ressemble le quotidien d'un pilote du FIA WEC et son expérience de Sebring, il n'y a qu'une chose à faire : le lui demander....

La star polonaise Robert Kubica fait sa première apparition à Sebring ce week-end et nous conte son aventure...

Après une participation remarquée lors de la dernière édition des 24 Heures du Mans, puis une pige chez High Class Racing à Bahreïn lors du double volet final de la saison 2021, Robert Kubica effectue, ce vendredi ses débuts pour sa première saison en Championnat du monde d'Endurance FIA avec les 1000 Miles de Sebring. L’ancien pilote de Formule 1 a d’emblée fait parler de lui, le week-end dernier en Floride, en signant le meilleur temps de la première journée du Prologue. Ce n'est d’ailleurs pas la première fois que le pilote polonais a un impact immédiat sur une compétition de niveau Championnat du Monde.

En 2006, ce jeune homme de 22 ans, qui venait de remporter la série Formula Renault 3.5 l'année précédente, avait dominé les essais libres 1 du Grand Prix F1 de Bahreïn pour sa première apparition dans ce Championnat. Cette année-là, Kubica a débuté pilote de réserve du team BMW Sauber et ce n'est qu'au Grand Prix de Hongrie, programmé en deuxième partie de saison, qu'il a pu effectuer ses débuts en Grand Prix.  

Huit ans plus tard, le Polonais s'est retrouvé dans une situation très différente. Après s'être remis de son terrible accident de rallye en 2011, qui a mis un terme à sa carrière prometteuse en F1, il s'est réinventé comme pilote de rallye. Après une saison de WRC2 couronnée de succès et de titres en 2013, et une sortie unique en WRC au volant d'une Citroën d'usine lors du Wales Rally GB qui clôturait la saison, le vainqueur du Grand Prix du Canada 2008 s'est lancé dans une campagne complète de championnat du monde FIA des rallyes l'année suivante.

Au volant d'une Ford Fiesta WRC privée, il a remporté la première étape du traditionnel lever de rideau du WRC, le Rallye de Monte-Carlo.
« Je ne prête pas une grande attention à ce genre de choses, mais ce sont de très beaux moments », déclare l'intéressé. « La vie d'un pilote de course est très chaotique et dynamique. Il y a toujours quelque chose à améliorer et il est très facile d'oublier les points positifs. Vous ne vous arrêtez jamais pour réfléchir à  'OK, j'ai gagné ici ou là', vous passez toujours immédiatement à autre chose. Je ne prête pas une grande attention non plus aux séances d’entraînement. Le but de ces séances n’est pas forcément de finir en tête du classement, mais de suivre le programme, de faire le travail et d’aller dans la direction qui se transformera plus tard avec le résultat final. »

Kubica is relishing the challenge of his first visit to Sebring

 

SEBRING: DÉFI MENTAL ET OLD SCHOOL


En parlant du circuit lui-même, le novice ici à Sebring ne tarit pas d'éloges sur la nature unique du tracé dessiné sur une ancienne base aérienne militaire.
« Je suis adepte de la vieille école et j'aime Sebring parce que c'est différent », déclare Kubica. « Nous n'avons pas ce genre de circuits en Europe. C'est comme revenir 30 ou 40 ans en arrière. C'est un circuit unique en son genre. J'ai toujours été un fan des circuits qui ne vous laissent pas une grande marge d'erreur et Sebring est comme ça. Le circuit est très exigeant mentalement, il demande une concentration totale. Si vous ajoutez à cela le trafic et la durée de la course (8 heures), cela ne fait que pimenter les choses ! Il y a très peu d'endroits où vous pouvez doubler sans problème et c'est très glissant en dehors de la trajectoire », explique-t-il. « Il y a toujours quelque chose qui se passe. Il y a très peu de moments où vous pouvez vous concentrer à nouveau. D'une certaine manière, c'est similaire à Monaco en termes d'approche mentale. En termes de surfacage, ça me rappelle un vieux circuit polonais, Kamień Śląski. J'avais l'habitude d'y aller pour assister aux courses locales quand j'étais enfant. »

Sebring reminds the Polish star of his local track, Kamień Śląski.

 

L'EXPERTISE NE S'ACHÈTE PAS AU SUPERMARCH

A la veille de ce premier rendez-vous de la Saison 10 ici à Sebring, Kubica ne s’emballe pas et garde les pieds sur terre. « Prema Orlen est une nouvelle équipe, non seulement en WEC mais aussi dans la catégorie LMP2. L'expérience en sport automobile, surtout en endurance, ne s'achète pas dans un supermarché. L'objectif est de nous concentrer sur nous-mêmes et de faire le moins d'erreurs possible. J'espère que nous allons terminer le week-end avec quelques points positifs à ramener à la maison et c'est mon principal objectif pour la course », conclut-il.