Sébastien Bourdais : “C’est l’âge d’or du prototype en Endurance.”
Photo: WEC
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Sébastien Bourdais : “C’est l’âge d’or du prototype en Endurance.”

Sébastien Bourdais retrouve la catégorie reine du FIA WEC à l’occasion des TotalEnergies 6 Heures de Spa-Francorchamps. Le Français pilotera la Cadillac V-Series.R n°3 dans les Ardennes, ainsi que pour le Centenaire des 24 Heures du Mans.

Engagé dans le championnat nord-américain d’Endurance IMSA en tant que pilote d’usine pour Cadillac Racing, Sébastien Bourdais a traversé l’Atlantique pour se lancer à l’assaut des 24 Heures du Mans. En guise de préparation pour le Centenaire de la classique mancelle, le quadruple champion ChampCar participera aux TotalEnergies 6 Heures de Spa-Francorchamps ce week-end. Le Français partagera le volant de la Cadillac n°3 avec Renger van der Zande, son coéquipier en IMSA, et Jack Aitken. “C'est un beau défi pour toute l'équipe”, nous a confié Sébastien. “Forcément, on a le regard tourné vers les 24 Heures du Mans. Ça va être une période faste et intéressante.”

Le mythique constructeur américain alignera ainsi deux V-Series.R dans les Ardennes. La n°2, confié avec Earl Bamber, Alex Lynn et Richard Westbrook, s’est engagée pour la saison du WEC. Le trio a terminé au pied du podium aux 1000 Miles de Sebring ainsi qu’aux 6 Heures de Portimão. Mais en doublant ses efforts, Cadillac n’en sera que plus fort. “Pour Spa et Le Mans, avec la n°2 et la 3, on va essayer d’investiguer le plus de solutions de set-up possibles pour générer un maximum de grip et placer la voiture dans une fenêtre aérodynamique lui permettant de maximiser sa vitesse de pointe”, souligne Sébastien.

Avec pas moins de 15 participations au double tour d’horloge sarthois, l’ex-pilote Toro Rosso F1 sait toute l’importance de pouvoir compter sur une voiture rapide dans les longues lignes droites du Circuit des 24 Heures. “Si tu n'es pas dans le coup en vitesse max, c'est impossible d'espérer obtenir un résultat au Mans”, rappelle Sébastien. “Si tu ne sais pas doubler le trafic de façon efficace, en perdant le moins de temps possible, tu restes bloqué derrière les autos et tout est beaucoup plus compliqué. Il faudra que l'on arrive à optimiser l'auto. Je sais que toute l'équipe du Chip Ganassi Racing, forte de son expérience au Mans en GT, est super concentrée et très au courant des défis qui vont se présenter à nous.”

L’an dernier, Sébastien a activement participé au développement de la V-Series.R en tant que pilote d’usine. La LMDh américaine a été homologuée seulement quatre mois après ses premiers roulages ! “Cadillac Racing a fourni un travail extraordinaire pour nous donner une voiture qui est aujourd'hui dans la lutte pour décrocher des victoires, en tout cas en IMSA. C'est une superbe preuve de la qualité du travail effectué.”

Riche de sa longue expérience de la course d’endurance, Sébastien a tracé un comparatif entre les LMP1 qu’il a pilotées au début des années 2000, avec Pescarolo Sport et Team Peugeot Total, et la nouvelle génération des Hypercars. “La fenêtre dans laquelle sont ces prototypes d’aujourd'hui est un petit peu moins axé sur la performance que ça ne l'avait été en LMP1, mais le feeling n'est pas non plus très différent. La voiture est un petit peu plus lourde et un peu moins efficace en aéro notamment, avec beaucoup moins de charge.”

Le pilote Cadillac a d’ailleurs tenu à saluer les travaux réalisés par la FIA, l’IMSA et l’ACO pour mener à bien la refonte de la catégorie phare du Championnat du monde d’Endurance. La réglementation Hypercar permet désormais aux LMDh de concourir tant en WEC qu’en IMSA. “Tout le monde de l'Endurance en avait besoin et en rêvait”, s’enthousiasme Sébastien. “C'est l'âge d'or du prototype en Endurance. Tous les constructeurs majeurs lutteront en piste pour la victoire au Mans. Aussi bien pour les pilotes que pour les spectateurs, c'est un rêve.”

Un rêve auquel Sébastien compte bien participer. Le Manceau l’assure. A 44 ans, il ne sent pas prêt à raccrocher les gants. “Je n'ai pas particulièrement prévu d'arrêter tant que je sens que je suis capable d'apporter quelque chose de positif à un programme, et tant que des opportunités se présentent. Rien ne me fait plus sortir du lit que de rouler dans une voiture de course !”

Bastien Cheval