Les dix conseils de Tom....

Qui mieux que Tom Kristensen peut donner des ‘bons tuyaux’ sur Le Mans ?

La légende du Mans, Tom Kristensen, compte neuf victoires aux des 24 Heures du Mans, alors qui mieux que le pilote le plus titré peut nous prodiguer de judicieux conseils sur cet évènement mondialement connu ? D'autant qu'il vient d'être tout juste nommé ambassadeur de l'événement du centenaire en 2024.

 

 

 

« Arrivez à temps »
 

« Assurez-vous de trouver le meilleur endroit où loger sur le circuit. Il y a beaucoup de campings, alors choisissez bien. Il faut pouvoir rester sous quelques arbres pour l'ombre et avoir de la belle herbe, surtout si vous avez une tente. »
 
« Emportez toujours des boules Quies »
 

« Assurez-vous d'avoir toujours des boules Quies, ou au moins une paire de rechange dans votre poche, car le parcours peut être assez bruyant, surtout près des garages ou dans la voiture ! »

 

« Planifiez vos journées »
 

« Assurez-vous d'avoir un plan et de savoir comment vous rendre aux différents endroits du circuit. Il y a beaucoup de choses à faire ici et c'est génial d'avoir une vue différente de la course. »
 
« Profitez des moments clés »
 

« Assurez-vous de voir le départ ! Parmi les autres moments clés à saisir, il y a l'arrivée des voitures à Indianapolis. Je recommande le samedi soir, avec le soleil derrière vous, car les pilotes auront le soleil dans les yeux et auront du mal à bien négocier les virages. Cela signifie qu'ils auront du mal à trouver le point de corde. Rendez-vous sur place entre 7 et 10 heures du soir pour voir de l'action. » 

 

« Ressentez la vitesse »
 

« C'est génial de voir les voitures en pleine vitesse la nuit et pour cela je vous recommande de vous rendre à Mulsanne. Vous n'avez pas besoin d'être très près d'elles pour sentir la vitesse, vous pouvez les regarder à travers les arbres et c'est un spectacle magnifique. »
 

Tout est dans la préparation, n'est-ce pas ?
 

« Pour ma première course ici, il y a 25 ans, j'ai été jeté dans le feu de l'action quatre jours seulement avant la course. C'était un endroit très différent et je n'ai eu que 17 tours chronométrés avant de prendre le départ de la course. Les séances d’essais sont très différentes aujourd'hui et la piste a beaucoup changé aussi. Le circuit était plus étroit, il n'y avait pas de projecteurs, nous n'avions pas de simulateurs pour nous entraîner à l'avance, il n'y avait pas de sortie de piste - c'était un défi différent d'aujourd'hui à bien des égards. »

 

 

« Laissez le circuit venir à vous »
 

« Il est toujours bon de laisser le circuit venir à vous. Bien sûr, en tant que pilote, vous allez pousser les choses, mais de petites erreurs peuvent créer de gros revers. L'astuce consiste donc à faire venir le circuit à vous. Et cela devrait vous donner la confiance nécessaire pour que, lorsque vous conduisez de nuit, vous puissiez atteindre les objectifs et les matérialiser en termes de points de freinage, de virage, que vous ne serez pas loin de la limite lorsque vous quitterez la voie des stands. »
 
« Soyez agressif la nuit, mais pas trop »
 

« La nuit, vous devez être agressif dans les virages car la tendance naturelle est de ne pas pousser trop fort. Veillez à ne jamais en faire trop, bien sûr, mais il est très utile d'être agressif. Le risque que vous prenez pendant la nuit est d'être trop calme et de perdre l'adhérence des pneus et la chaleur des freins dont vous avez besoin pour affronter les températures plus fraîches. Quand vous attaquez tout le temps, ça se passe bien et ça vous met en confiance. C'est toujours très important de posséder la confiance ici. »

 

 

« Un pour tous et tous pour un ! »
 

« La camaraderie avec vos équipiers et toute l'équipe est très importante. Ici, vous êtes tous dans le même bateau. Si l'un des membres de l'équipe commence à se refroidir ou à perdre sa concentration, réchauffez-le ! C'est vraiment très important parce que, bien sûr, c'est cette personne qui peut commettre une petite erreur qui peut engendrer par la suite quelque chose de beaucoup plus important. Ce sont toujours les détails qui finissent par créer un problème. Et c'est toujours ce même tout petit détail qui, malheureusement, vous fait perdre la course. »
 
« Si vous dormez, faites-le tôt »
 

« Pendant mes premières années ici, je ne dormais jamais, je ne n’arrivais pas à dormir. Même ces dernières années, je n'ai dormi qu'une ou deux fois. Normalement, je conduis toujours la nuit, donc après le relais de nuit, c'était vraiment le moment de faire une sieste. Parfois, je pouvais aussi dormir un peu avant le relais de nuit, mais au total, cela ne dépassait jamais trois heures. »
 
« Si vous pouvez faire une petite sieste et dormir un peu, alors vous devriez essayer de vous reposer dès que vous sortez de la voiture. Parlez aux mécaniciens, parlez aux ingénieurs, prenez une douche, faites-vous masser si nécessaire, mangez un peu et essayez de vous reposer pendant les premières heures après avoir donné la voiture à un de vos équipiers. »

 

 

« Soyez prêt à tout moment »
 

« Assurez-vous d'être éveillé et prêt bien avant le début de votre relais. Soyez vigilant et prêt au moins une heure avant de prendre le volant, parce que le pire cauchemar est que le temps change ou qu'il y ait des problèmes avec une crevaison lente et que vous deviez chausser de nouveaux pneus, alors l'équipe effectuera toujours un changement de pilote. Je l'ai fait plusieurs fois dans des délais très courts et ça vous laisse sur la touche. Vous revenez dans l'intensité de la course et il est très facile de commettre une erreur car vous n'êtes pas totalement concentré. C'est dur pour votre équilibre mental. »