2015 est à ce jour la saison la plus accomplie du Championnat du Monde d'Endurance FIA (WEC). La compétition plus serrée que jamais dans les différentes catégories a valorisé le véritable esprit de l'endurance, rassemblant les passionnés du monde entier, les plus jeunes comme les plus anciens.
Porsche a véritablement fait main basse sur le Championnat du Monde, avec six victoires (dont un superbe doublé aux 24 Heures du Mans, ainsi que la plus haute marche du podium à domicile, pour la première édition des 6 Heures du Nürburgring). La marque allemande a également remporté la Coupe du Monde Endurance FIA des Constructeurs GT, après une bagarre indécise jusqu'au bout contre Ferrari.
Associé à Timo Bernhard et Brendon Hartley, Mark Webber a fêté le tout premier titre de Champion du Monde de sa carrière, malgré un problème technique qui, lors de la manche de clôture des 6 Heures de Bahreïn, a bien failli compromettre tout le travail accompli au fil de la saison.
C'est dès le mois d'avril à Silverstone que l'on a perçu les premiers signes d'une saison appelée à entrer dans les annales. La bataille titanesque entre Audi et Porsche pour la victoire a enthousiasmé le public, à la fois sur place et devant les écrans : des changements de leader incessants d'un tour à l'autre, un mano a mano digne de la légende du sport automobile. Audi s'impose finalement en Grande-Bretagne, puis lors de la manche suivante de Spa-Francorchamps, et semble bien parti pour reconquérir sa couronne mondiale. Mais Porsche ne l'entend pas de cette oreille et va tout balayer sur son passage, malgré une opposition de tous les instants de la marque aux anneaux. Pour Toyota, la saison 2015 a été bien longue. Dès les premières courses, il est rapidement devenu clair que le constructeur japonais ne pourrait être en lutte pour la victoire, sauf circonstances exceptionnelles. Décision est alors rapidement prise de concentrer tous les efforts sur la conception d'une nouvelle voiture pour 2016.
Après une superbe série gagnante de trois titres GT consécutifs, Ferrari a dû céder en 2015 sa couronne à Porsche. Mais les quatre petits points d'écart entre les Allemands et les Italiens sont le parfait indicateur du niveau de compétitivité et de l'âpreté de la bataille en GT. Richard Lietz (Porsche Team Manthey) s'adjuge la Coupe du Monde Endurance FIA des Pilotes GT, à l'issue d'une saison qui l'a vu remporter trois victoires (Nürburgring, Circuit des Amériques et Shanghai) au volant de la 911 RSR n°91. L'Autrichien et son équipier Michael Christensen (qui, ayant manqué une course, n'a pu être titré) ont été jusqu'au bout sous la pression de Gianmaria Bruni et Toni Vilander, le duo de Ferrari.
La meilleure équipe privée LMP1 est une nouvelle fois Rebellion Racing, grâce à Nicolas Prost et Mathias Beche sur la R-One n°12. Mais ce sont leurs équipiers Dominik Kraihamer, Alexandre Imperatori et Daniel Abt (Rebellion R-One n°13) qui ont remporté la victoire de cette catégorie au Mans.
Si on a vu en LMP1 quelques-unes des compétitions les plus serrées et spectaculaires de ces dernières années, la saison a été tout aussi disputée en LMP2 en 2015. Dans le plateau le plus important vu dans cette catégorie depuis 2012, le ton a été rapidement donné, au rythme d'un duel entre les équipes G-Drive Racing et KCMG. Sam Bird s'est tout particulièrement mis en évidence et s'est adjugé le titre en compagnie de ses équipiers Roman Rusinov et Julien Canal. Au volant de la Ligier JS P2-Nissan n°26, ils ont signé quatre victoires (Silverstone, Circuit des Amériques, Fuji et Bahreïn).
La Russie a marqué de son empreinte la catégorie LMGTE Am en 2015, avec les trophées des pilotes et des équipes pour SMP Racing. Andrea Bertolini et ses équipiers russes Aleksey Basov et Victor Shaytar (Ferrari 458 Italia n°72) en ont été les fers de lance, avec une superbe série de trois victoires (Le Mans, Nürburgring et Circuit des Amériques). Le trio s'impose finalement à l'issue de la dernière manche, mais a rarement été sous la menace de ses adversaires après leur série victorieuse de la mi-saison.
Outre les étonnantes réussites techniques des prototypes LMP1, leur bien-fondé dans le monde automobile, ainsi que l'identification avec l'ingénierie de l'avenir, le WEC a démontré que la stabilité réglementaire est à la base d'un spectacle sportif sans équivalent. C'est sans aucun doute pour cette raison que le WEC accueille un nouveau constructeur en 2016 en la personne de Ford, ainsi qu'une neuvième course à Mexico City.