Ferrari AF Corse triomphe à nouveau aux 24 Heures du Mans
Photo: FIA WEC / DPPI
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Ferrari AF Corse triomphe à nouveau aux 24 Heures du Mans

La Ferrari 499P n°50 a remporté les 24 Heures du Mans, quatrième manche du FIA WEC, un an après le triomphe de la n°51 lors du Centenaire. L’équipage composé de Nicklas Nielsen, Antonio Fuoco et Miguel Molina remporte sa première victoire en Hypercar.

La Ferrari AF Corse 499P n°50 s’est imposée lors de la 92e édition des 24 Heures du Mans, perpétuant la légende du mythique constructeur italien dans la Sarthe. Le Cheval Cabré a remporté à onze reprises désormais la plus grande course d’endurance au monde. La quatrième manche de la saison 2024 du FIA WEC a tenu toutes ses promesses et récompensé l’équipage le plus rapide et, surtout, le plus régulier, et ce jusqu’à la ligne d’arrivée, franchie en triomphe par Nicklas Nielsen.

Le départ de la 92e édition de la classique mancelle profitait déjà à Ferrari, dont les 499P se montraient particulièrement à leur aise dans les portions rapides du circuit. Parties de la deuxième ligne, les n°50 et n°51 se retrouvaient respectivement 1ère et 3e avant l’arrivée du premier épisode pluvieux. Celui-ci bouleversait la hiérarchie du peloton Hypercar, au bénéfice des équipages ayant décidé de conserver leurs pneus slicks. Les voitures de tête ne comptaient que deux arrêts là où leurs adversaires, plus prudents en chaussant des pneus pluie avant de faire machine arrière, en dénombraient quatre.

Pénalisée d’un drive through pour un unsafe release dans les stands puis retardée suite au déploiement d’une slow zone, la Ferrari n°50 cédait les rênes de la course à la Ferrari n°83 d’AF Corse. Robert Shwartzman et Yifei Ye construisaient patiemment un matelas d’avance pour la 499P à la livrée jaune. Malheureusement, la course de la n°83 basculait quand Robert Kubica entrait en collision avec la BMW M Hybrid V8 n°15 de Dries Vanthoor, propulsée dans les barrières de la ligne droite des Hunaudières. 

Les réparations nécessitaient l’intervention de la Safety Car. Le Polonais perdait ainsi son avance en tête et se voyait en outre jugé responsable de l’accident, et sanctionné d’une pénalité de 30 secondes d’arrêt aux stands. Ces circonstances bénéficiaient à la Toyota GR010 HYBRID n°8, leader et revenue dans la course à la victoire, notamment grâce à un exceptionnel triple relais réalisé d’entrée par Sébastien Buemi.

Partie de la pole position, dix places devant la Toyota n°8, la Porsche Penske Motorsport n°6 prenait en chasse le prototype du constructeur japonais. La course poursuite était néanmoins réduite à sa plus simple expression. Les averses de pluie contraignaient la direction de course à neutraliser l’épreuve par l’intervention, durant près de cinq heures, de la Safety Car.

A la reprise, dans la 17e heure, Ryo Hirakawa ne devançait Laurens Vanthoor que d’une poignée de secondes. Le pilote belge allait bénéficier d’un coup de pouce inattendu. Lors de son tour de sortie des stands, Felipe Nasr perdait le contrôle de sa Porsche 963 n°4 à Indianapolis et déclenchait, bien malgré lui, l'apparition d’une slow zone dans lequel se trouvait alors Ryo Hirakawa, qui venait de s’arrêter. Laurens Vanthoor ne se faisait pas prier pour passer aux stands et ressortir en leader.

La Porsche n°6 n’allait pas être en mesure d’en profiter. La Safety Car revenait en piste des suites de l’accident spectaculaire de l’Aston Martin Vantage LMGT3 n°27 du Heart of Racing. Les trois Ferrari 499P et la Cadillac V-Series R. n°2 étaient les grandes bénéficiaires de cette série d’événements.

A la reprise des débats, les leaders de la catégorie Hypercar livraient d’épiques batailles en piste. Et dans ces circonstances, personne n’était plus rapide ou agressif qu’Antonio Fuoco. Le pilote italien de la Ferrari n°50 faisait étalage de toute sa vitesse pour dépasser la 499P n°83 d’AF Corse de Robert Shwartzman, puis la Porsche n°5 de Frédéric Makowiecki. Le suspense battait toujours son plein dans la mesure où les Hypercars de tête, représentant quatre constructeurs différents (Ferrari, Toyota, Cadillac et Porsche), se tenaient en un peu plus de trente secondes, quand la pluie refit son apparition à deux heures de l’arrivée.

Pourchassant le leader Nicklas Nielsen (Ferrari n°50), Sébastien Buemi (Toyota n°8) était percuté par Alessandro Pier Guidi à Mulsanne, dans la 23e heure. L’Italien perdait du temps dans l’affaire et cédait face aux attaques de José María López (Toyota n°7). L’Argentin se retrouvait même leader car Nielsen était appelé aux stands pour fermer une portière récalcitrante.

De leader, le Danois tombait au cinquième rang, mais il bénéficiait d’un avantage : il n’avait à ravitailler qu’une seule fois quand ses adversaires devaient repasser à deux reprises par la voie des stands. De retour aux commandes, Nicklas Nielsen roulait prudemment et à l’économie, à plus forte raison sous la pluie, pour finalement s’imposer, non sans quelques frayeurs, avec 14’’221 d’avance sur la Toyota n°7. La Ferrari n°51 complétait le podium.

La Porsche n°6 et la Toyota n°8 étaient classées 4e et 5e. Les 6e, 7e et 8e places revenaient à la Porsche n°5, la Cadillac n°2 et la Porsche n°12 du Hertz Team JOTA. La Porsche n°38 de l’équipe britannique et la Lamborghini Iron Lynx SC63 n°63 terminaient aux 9e et 10e places.

LMGT3

La Porsche 911 n°91 de Manthey EMA a triomphé dans la classe LMGT3 des 24 Heures du Mans, quatrième manche du FIA WEC, pour les grands débuts de la catégorie dans la Sarthe. L’équipe allemande prend la tête du championnat du monde.

Comme à l’accoutumée, la catégorie LMGT3 nous a offert une course intense et disputée, du départ jusqu’à l’arrivée. Pour les grands débuts de la classe LMGT3 aux 24 Heures du Mans, la victoire est revenue à un constructeur habitué à écrire l’histoire du sport automobile dans la Sarthe: Porsche.

La victoire a été longue à se dessiner pour la Porsche n°91 de Manthey EMA, tant la course a été serrée et nombreuses ont été les équipes à occuper, à un moment ou à un autre, la première place de la catégorie. Partie de la pole position, la McLaren 720S n°70 d’Inception Racing a vu ses espoirs de victoire partir, littéralement, en fumée après une défaillance de son système de refroidissement.

Les différentes stratégies pneumatiques lors des épisodes pluvieux permettaient à Valentino Rossi, pour sa première participation aux 24 Heures du Mans, de se retrouver lui aussi en tête de la catégorie au volant de la BMW n°46 du Team WRT. Malheureusement, alors que la M4 était encore en lice pour un podium, Ahmad Al-Harthy en perdait le contrôle, à la sortie de la chicane Dunlop, à la nuit tombée.

Leader au championnat du monde LMGT3, Manthey PureRxcing n’était pas épargné par les aléas du sport automobile. Un souci de boîte de vitesses sur la 911 n°92 s’est ajouté aux diverses pénalités infligées à l’équipe lituanienne.

Au contraire, Manthey EMA parvenait à extraire le maximum de performance de la Porsche 911 n°91, sur le sec comme sur une piste humide. L’équipage vainqueur des TotalEnergies 6 Heures de Spa-Francorchamps se retrouvait en tête, au mérite, à cinq heures de l’arrivée, bien qu’une dizaine de LMGT3, dont la Lamborghini Huracan n°85 des Iron Dames, pouvaient encore nourrir l’espoir d’une victoire aussi historique que prestigieuse.

Au fur et à mesure que la piste s’asséchait, seule la BMW n°31 du Team WRT semblait en mesure d’empêcher Manthey EMA d’empocher un deuxième succès d’affilée. Cette tendance se confirmait à l’arrivée de la pluie à deux heures de l’arrivée, l’écart avec la Ford Mustang n°88 de Proton Competition s’élevant à près de trois minutes.

Contrairement aux TotalEnergies 6 Heures de Spa-Francorchamps, Richard Lietz n’avait aucun pilote à dépasser dans le dernier pour s’adjuger, avec un tour d’avance, la victoire dans la catégorie LMGT3, pour le plus grand bonheur de ses coéquipiers, Yasser Shahin et Morris Schuring. Grâce aux 50 points de la victoire, Manthey EMA prenait le commandement au championnat du monde.

La BMW n°31 du Team WRT et la Ford Mustang n°88 complétaient le podium. La Ford n°44 et la Lamborghini n°85 des Iron Dames se classaient 4e et 5e. Les 6e, 7e et 8e rangs étaient occupés par la Ferrari n°55 de Vista AF Corse, la Lexus RCF n°78 d’Akkodis ASP et la Ferrari n°155 de Spirit of Race. L’Aston Martin Vantage n°777 de D’Station Racing et la Lexus n°87 devaient se contenter des dernières places du top 10.

Les résultats complets de la course sont à retrouver ICI.

La cinquième manche de la saison 2024 du Championnat du Monde d'Endurance de la FIA se déroulera au Brésil, à l’occasion des Rolex 6 Heures de São Paulo, le dimanche 14 juillet.