La course contre la montre pour Audi
Photo: Photo : BIC - D.R.
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La course contre la montre pour Audi

 

 

Audi a décidé d’engager deux voitures hybrides pour le reste de la saison du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA au lieu d’une R18 Ultra conventionnelle et d’une R18 e-tron quattro hybride et ce, afin de mettre les pilotes, leaders au classement Pilotes, sur un pied d’égalité. Afin de conserver le même châssis, le constructeur allemand a dû complètement déshabiller la voiture n°2 pour construire une voiture hybride. Ralf Jüttner, le team-manager d’Audi Sport Team Joest, nous a donné quelques éclaircissements.

Ralf, pourquoi a-t-il fallu démonter complètement la voiture ?

« A partir du même châssis, nous pouvons construire l’une ou l’autre voiture, il n’y a d’ailleurs qu’une seule homologation. Toutefois, lorsqu’un châssis n’a jamais été utilisé pour assembler une voiture hybride, cela prend plus de temps. En effet, quand nous construisons pour la première fois une voiture hybride, nous mettons des attaches pour arrimer les faisceaux électriques ou les durits par exemple, qui restent ensuite en place. Pour installer le volant à inertie, qui stocke l’énergie emmagasinée au freinage, il faut tout démonter car c’est le premier élément à intégrer. Ensuite, il faut changer tout le faisceau électrique, puis installer les durits pour le refroidissement par eau du système hybride. »

Combien de temps les deux opérations ont-elles pris ?

« Toutes les pièces, y compris le moteur, ont une durée de vie limitée : globalement, les 24 Heures du Mans plus une marge de sécurité. Nous avons donc reconstruit les voitures après Le Mans, mais il n’était pas possible d’aller jusqu’à la fin de la saison sans faire cette « révision ». Nous avons donc profité de la reconstruction de la voiture pour vérifier toutes les pièces. Le démontage et remontage a pris deux journées complètes avec six mécaniciens à temps plein, aidés par leurs collègues de l’autre voiture, mais si le châssis avait déjà été utilisé pour une voiture hybride, une seule journée aurait suffi. »

Y a-t-il eu des imprévus ?

« Tout le monde pense aux pièces qui sont sur la voiture, mais il a fallu penser à toutes les pièces détachées. Enfin, pour des raisons marketing, la décoration des deux voitures est différente. Ce n’est pas de la peinture, mais du vinyle de couleur qui est utilisé. L’enlever ne pose pas de problème, en revanche, il est impossible de le poser par une température de 40°C car il devient élastique et se craquèle. Nous avons trois techniciens de la société sous-traitante qui travaillent sur toutes les pièces de carrosserie depuis trois jours dans des bureaux climatisés qui n’ont pas été conçus pour devenir des ateliers ! Toutes ces tâches sont facilement faisables dans nos ateliers, mais cela devient beaucoup plus compliqué à l’extérieur. Nous avons dû improviser, mais nous faisons souvent des choses inhabituelles chez Audi ! »

Propos recueillis par Cécile Bonardel

Photo : SAKHIR (BAHREIN), CIRCUIT INTERNATIONAL DE BAHREIN, 6 HEURES DE BAHREIN, MERCREDI 26 SEPTEMBRE 2012. L'Audi n°2 a été entièrement démontée et remontée afin de passer d'une R18 ultra à une R18 e-tron quattro.