Un tour du Circuit des Amériques avec Dindo Capello
Même s'il n'a jamais piloté en course sur le Circuit des Amériques, Dindo Capello n'en apprécie pas moins la forme et les défis de son tracé.
Triple vainqueur des 24 Heures du Mans, il a pris sa retraite après les 24 Heures du Mans 2012, au cours de la première saison du Championnat du Monde d'Endurance (WEC). Aujourd'hui ambassadeur de marque pour Audi, il a offert jeudi soir au WEC une vision "de l'intérieur" du Circuit des Amériques.
"C'est un très bon exemple de circuit moderne possédant un certain caractère," indique d'emblée Dindo Capello. "Je regrette vraiment de n'avoir jamais couru ici avec Audi Sport Team Joest, mais il est également intéressant de voir comment différents pilotes se familiarisent avec un circuit technique et possédant un rythme qui lui soit propre."
Alors que le pilote italien s'élance depuis la ligne de départ pour un "bon tour" au volant d'une Audi RS3 spécialement préparé, il nous raconte comment tirer le meilleur de ce tracé de 5,513 kilomètres. Construit au coeur de 151 hectares de collines naturelles, le Circuit des Amériques offre un dénivelé de 40,5 mètres à son point le plus élevé, situé au virage 1, désormais aussi célèbre que périlleux.
"La compression et la pente du virage 1, c'est quelque chose d'intéressant, car on peut s'en servir pour élargir sa zone de freinage," commente Dindo Capello alors qu'il jette dans le virage cette Audi RS3 à l'impressionnante tenue de route. "Depuis le cockpit, le sommet du virage est presque en trompe-l'oeil, et donne l'impression d'être aveugle, je pense. Puis on descend et on arrive au morceau de bravoure. Du virage 3 au virage 9, c'est sans doute la meilleure portion du circuit."
"Cet enchaînement de virages est très rapide et on a vraiment besoin d'une aérodynamique très efficace. La clé réside dans le changement de direction et la meilleure manière de gérer le transfert de masses," poursuit-il. "L'aérodynamique de la R18 e-tron quattro y sera certainement très efficace. Les vibreurs sont plutôt bas et on peut en faire un très bon usage."
"Le virage qui aboutit à la longue ligne droite est très bien, car on peut freiner plus fort qu'on l'imagine au premier abord. Les voitures vont avaler la ligne droite à plus de 300 km/h. Comme on le voit à cette heure-ci, nous sommes en début de soirée et le soleil rasant peut légèrement affecter la visibilité. Vous savez, dans un coupé c'est vraiment un problème, mais dans un prototype ouvert on peut toujours lever la main pour se protéger les yeux !"
A ce sujet, Dindo Capello sait de quoi il parle. Il existe en effet de nombreuses photos de lui et de son ancien équipier Allan McNish au volant de l'Audi R8, utilisant leur main comme visière improvisée sous la passerelle Dunlop au lever de soleil en 2000 et 2003 !
"L'entrée du virage 12 offre une grosse adhérence. On y place la voiture et à partir de ce moment, tout est une question de traction et dépend de la manière dont on accélère en sortie, vers l'enchaînement suivant de virages, qui est plutôt lent et technique.
"On arrive alors dans une belle série de virages à droite difficiles (virage 16 à 19). Ils sont à très haute vitesse, alors ce sera très intéressant de voir quels pilotes vont pouvoir en tirer le meilleur. Les pneus du côté droit vont souffrir, car ça tourne tout le temps à droite. Ils vont être mis à rude épreuve pendant la durée d'un relais."
"Les deux derniers virages à gauche sont relativement simples mais le premier (virage 19) est plutôt costaud, car on a besoin que la voiture soit réactive aux différents carrossages. On descend un peu, on freine tard pour le dernier virage et alors, on utilise toute la piste pour foncer vers la ligne d'arrivée."
"Au final, cette piste demande de l'engagement, et avec les dénivelés, c'est très sympa pour le pilote de ressentir les niveaux d'adhérence."
Sam Smith